Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

La rénovation énergétique des copropriétés : un défi pour les bâtiments anciens

La rénovation énergétique des copropriétés : un défi pour les bâtiments anciens

La rénovation énergétique des immeubles est devenue une priorité pour réduire la consommation d’énergie. Cependant, ce processus se heurte à des obstacles, notamment pour les bâtiments anciens comme les immeubles haussmanniens ou ceux protégés pour leur patrimoine historique. Bien que les aides publiques existent, elles sont souvent insuffisantes ou inadaptées à ces cas complexes.

Syndic de copropriété

Des travaux coûteux et complexes pour les copropriétés

Rénover une copropriété n’est jamais simple. Jean-Marie Guerout, président d’une copropriété de 439 logements à Paris, témoigne de la difficulté, du coût et du temps nécessaire pour améliorer la performance énergétique de son immeuble, construit en 1970. Grâce à des travaux d’isolation des murs, du toit et des fenêtres, ainsi qu’à la modification du système de chauffage, il a pu convaincre les copropriétaires de l’intérêt du projet. Le succès de la rénovation, qui a permis une réduction de 42% des dépenses énergétiques, repose en partie sur les aides publiques, qui ont couvert jusqu’à 40% des coûts, rendant les travaux financièrement accessibles.

Cependant, cette réussite est plus rare dans les copropriétés plus anciennes. Les immeubles construits après la Seconde Guerre mondiale, comme celui de M. Guerout, sont souvent plus faciles à rénover. Mais pour les centres historiques et les petits immeubles, les défis techniques et financiers sont plus importants. Le coût par copropriétaire est élevé, et les aides actuelles ne suffisent pas toujours à combler la différence.

Les contraintes du patrimoine bâti

L’un des principaux obstacles à la rénovation énergétique des bâtiments anciens réside dans la préservation des façades. Dans des villes comme Le Havre, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, toute intervention sur les façades est interdite, rendant impossible l’isolation thermique par l’extérieur (ITE). Selon Yann Sayaret, responsable d’une agence immobilière au Havre, sans ITE, les gains énergétiques sont moins importants, et les copropriétaires ne peuvent souvent pas bénéficier des aides qui exigent un minimum de 35% de réduction de la consommation d’énergie.

Pour ces cas particuliers, l’Agence nationale de l’habitat (Anah) a lancé un dispositif spécifique, « MaPrimeRénov’ Petites copro », permettant de débloquer des subventions dès 15% de gain énergétique pour les copropriétés de moins de 20 logements. Cependant, malgré ces initiatives, la rentabilité à long terme des travaux reste une préoccupation, en particulier pour les copropriétaires âgés qui ne voient pas de retour sur investissement immédiat.

Un besoin de soutien financier renforcé

Les ménages modestes sont particulièrement vulnérables face à ces coûts élevés, avec des investissements qui peuvent atteindre plusieurs milliers d’euros par logement. L’Anah propose des aides individuelles pour éviter que ces propriétaires ne soient contraints de vendre leur bien. Néanmoins, pour Jacques Baudrier, adjoint au maire de Paris, ces soutiens ne sont pas suffisants. Il plaide pour une augmentation des plafonds d’aides, actuellement limités à 25 000 euros par logement, alors que les coûts de rénovation peuvent parfois dépasser les 80 000 ou 100 000 euros.

Malgré ces besoins criants, le gouvernement a décidé de réduire les subventions allouées à la rénovation énergétique dans le budget 2025, passant de 4 milliards d’euros à 2,3 milliards. Cette décision risque de compliquer encore davantage les efforts pour rendre le parc immobilier français plus économe en énergie.

Conclusion

La rénovation énergétique des copropriétés, en particulier celles des bâtiments anciens, demeure un enjeu complexe. Si certaines copropriétés parviennent à réaliser des travaux avec le soutien des aides publiques, d’autres, notamment dans les centres historiques, peinent à trouver des solutions adaptées. Une révision des dispositifs d’aides et un soutien financier renforcé semblent nécessaires pour accélérer la transition énergétique dans ce secteur.

(Source © Agence France-Presse)

Partager l'article :

Des articles susceptibles de vous intéresser