Nucléaire : de nouvelles « indications » font craindre à EDF un retour de la corrosion sous contrainte, à Civaux
L’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection a confirmé, mardi 10 juin, la découverte d’indices laissant craindre de nouvelles petites fissures sur certaines tuyauteries.
Deux nouveaux cas de corrosion sous contrainte ont été détectées sur le réacteur 2 de la centrale de Civaux. Ce qui rappelle des souvenirs plutôt douloureux puisqu’en 2022, EDF avait dû mettre à l’arrêt les 2/3 de son parc nucléaire pour effectuer des vérifications et des travaux de remplacement. Ce qui a provoqué d’importantes pertes pour EDF et une déstabilisation du marché électrique.
Le réacteur était à l’arrêt depuis début avril dans le cadre d’un rechargement du combustible et d’une visite partielle. Cette dernière devait durer deux à trois mois. Selon une source citée par la Tribune, « la question d’un arrêt technique prolongé se pose ».
De plus, ce phénomène aurait été détecté tôt, au début du phénomène, mais sur des tuyauteries déjà changées il y a moins de trois ans. Cela laisse peser le risque que d’autres réacteurs soient concernés dans les prochains mois puisque « les réparations ont été faites à l’identique » comme l’expliquait l’ancien président de l’ASN Bernard Doroszczuk en mai 2024.
Les marchés de l’électricité réagissent à la hausse
À la fin de l’année 2021, la découverte de phénomènes de corrosion sous contrainte sur le site nucléaire de Civaux avait déclenché une vaste campagne d’inspections à travers le parc français. Ce processus avait entraîné de nombreuses opérations de maintenance, réduisant la production d’électricité nucléaire à un niveau historiquement bas en 2022. Cette situation s’était aggravée avec la flambée des prix du gaz, dans un contexte de guerre en Ukraine, provoquant une crise énergétique majeure en Europe.

Aujourd’hui, la crainte d’un scénario similaire ressurgit. Le marché anticipe d’éventuelles tensions sur l’approvisionnement électrique, ce qui a fait grimper les prix à terme, atteignant un pic de 68 €/MWh mercredi matin pour l’année 2026. Des analystes cités par Reuters redoutent un nouvel épisode de fragilité du système électrique européen, avec des répercussions possibles sur le marché du gaz, de plus en plus utilisé pour compenser l’arrêt de réacteurs nucléaires
Source : Le Monde
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